SUP OR NOT TO SUP ?

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Mon pote Greg Closier se gave en mode SUP carving !

Comme un bon vieux Shakespeare, pas facile de prendre du recul sur une telle question que l'on retrouve de plus en plus posée sur les parkings et dans les magazines (voir Beachbrother annual été 2010 « que pensez vous du SUP ? »

Et c'est purement mathématique, dans l'eau plus le rapport nombre de vagues « surfables » sur nombres de surfeurs diminue et plus les tensions apparaissent. Plus les gars surfent correctement et plus ils sont capables d'intégrer les règles de convivialité, plus le rapport nombres de vagues « surfables » sur nombre de vagues surfées s'améliore ?

Avec l'engouement actuel pour le Stand Up Paddle, engin aussi intéressant que dangereux pour qui ne possède pas les bases techniques pour manier un gros tronc, nos line-up deviennent parfois électriques. Personnellement, j'aime et je pratique dans certaines conditions (petites, longues et molles) ou un peu de flat pour le training mais loin de moi l'idée de troquer ma petite planche contre un SUP pour surfer dans plus d'un mètre. A partir de deux mètres cinquante avec un line up mouvant type Le Courégant ou Guéthary, un drop à rallonge suivi d'un ride Snowboard Vitelli turn peut s'avérer sensationnel mais pour ça mieux vaut posséder la board adaptée et pratiquer plus qu'un peu, surtout si par la suite vous comptez comme Payo, Xabi et les autres vous frottez aux vagues mutantes tahitiennes (voir la dernière étape world cup 2010 du genre) ?

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Greg toujours en mode SUP charging…!

Comme dans la vie, certains sont humble, respectueux et s'informent pour progresser dans leur pratique, d'autres se sur-évaluent et adoptent des postures que même les meilleurs ne s'autorisent pas toujours. J'aime aussi le longboard côté nose, grâce et style (les noses guidélois de Gwenn sont vraiment cools) mais  les mecs qui tout juste débrouillés, fanfaronnent à coup de travioles et monopolisent un peak les jours où la fréquence de vague est faible (pardonnez moi mes expressions dont je ne peux me passer !) après deux ans de pratique, ça le fait pas trop ? La convivialité passe par un minimum de communication (j'ai pas dit forcément la parole), le « partage » en bonne intelligence plutôt que le gaspillage. Sur un peak droite gauche rien de plus pénible que de voir des dizaines de vagues vendangées par des batailles de priorité type je peux partir à droite mais vu que tu veux partir à gauche je vais peut-être te suivre (sauf si la droite est moisie bien entendue ?).

La cohabitation pacifique des pratiquant repose sur un équilibre fragile et des mécanismes de régulation entre tous. Plus un spot est fréquenté et plus il est fréquenté par des supports différents plus les tensions apparaissent également. Et là malheureusement pour moi comme pour d'autres pas de prime à l'ancienneté (quoique !) Que dire quand un tronc (planche de 9′ et plus) monopolise l'espace de jeu par des allez retours incessants du line ?up jusqu'au bord.

J'aurais envie de dire aux planchistes à pagaie que les vagues déferlent dans un espace réglementé de manière formelle mais aussi informelle. La moindre des choses quand on débarque dans un nouvel espace est de s'adapter aux us et coutumes. On peut évoquer ici le concept sociologique d'intégration car le surf est en effet une pratique sportive auto-organisée dans laquelle les adeptes partage globalement la même culture.

Sans vouloir généraliser, les Supers qui posent le plus de problèmes dans l'eau sont ceux qui n'ont jamais (ou bien trop peu) mis les pieds sur un surf. Effectivement, outre la maîtrise de l'engin, un certain nombre de règles informelles ne s'inventent pas et s'appliquent pourtant dans nos espaces de pratique. De plus, de pratiquer le surf cela permet une fois sur un Sup de se mettre à la place de la majorité des pratiquants présents dans l'eau. Donc quelqu'un qui débarque sans bases de surf ou, pire encore, avec un point de vue hautain et dédaigneux du genre « la mer est à tout le monde » et « les surfeurs sont des emmerdeurs de toute façon » c'est bien désagréable pour la majorité des utilisateurs de cet espace de loisirs ! Et nous sommes bien entendu très nombreux à partager ce point de vue pour ne pas dire la quasi totalité des surfeurs?

La régulation va se faire petit à petit, malheureusement à force d'accidents, d'altercations voir pire d'empoignades. Puis viendra tranquillement le temps du partage organisé. Déjà sur Guidel-Plages certains SUPs font l'effort de s'éloigner sur des peaks plus paisibles et souvent bien adaptés à la pratique de ce support et souvent à leur niveau de pratique.

J'aime le Sup là où certains de mes potes le détestent. Les jours de micro swell je trouve ça plutôt sympa et adapté. C'est aussi un bon moyen de s'amuser et de se préparer physiquement ou de garder un rythme d'activité tout en étant sur l'eau. A ce propos, je pense d'ici quelques années imiter mon ami Greg Closier et me mettre un petit peu à la Race par goût de l'effort, de la dépense physique et du dépassement de soi mais aussi de l'approche waterman seul face aux éléments. Lisez l'interview de Greg et son récit de la Battle of the paddle en Californie sur l'ex-mythique spot de Dana Point : link

Loin de moi l'idée de vouloir dénigrer, renvoyer ou bânir un support surfistique. Rien de tel qu'un bon shorebreak en bodysurf, un mascaret en longboard, un jour fat en gun, un mammouth en tow-in, ?La jouissance sensationnelle d'utilité ludique n'a pour seul et unique fondement : la glisse. Et quel que soit le support.

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