Dan Billon raconte sur Lifestyle – le Mag, comment il est arrivé à faire de sa passion un véritable métier. Une histoire qui en fera rêver plus d’un(e).
Skateur acharné toute mon adolescence, je n’étais a priori pas fan du surf parce que je ne connaissais pas cette activité et j’en avais donc une image fausse ou biaisée. La méconnaissance vous mène toujours à des idées préconçues fausses ou biaisées?
Et s’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, c’est aussi grâce à mes amis de toujours que j’ai chambrés trop longtemps au bahut parce qu’ils faisaient du surf que j’ai débuté puis découvert les vagues du sud-ouest à 17 ans lors de trips entre potes. Dès ma première vague, le virus m’a instantanément et à jamais envahi. Il n’y eut plus aucun doute dans ma tête. C’est ce qui allait orienter mes choix de vie. Les sessions à rallonge jusqu’à la nuit et matinales au lever du soleil s’enchaînèrent pendant toutes les journées disponibles de mes années lycées. Puis vint le choix des études. Où se trouvent les meilleures vagues à 15 minutes d’une Fac ? Brest était la plateforme idéale pour cruiser sur le littoral nord très bon en hiver ou s’échapper sur la presqu’île de Crozon et surfer entre deux cours sur les bons spots de la région brestoise. Étudiant en STAPS et comme il m’était impossible d’imaginer une seule seconde quitter le littoral pour m’expatrier à Paris pendant 10 ans, je m’en suis donc remis une fois de plus à ma passion du surf pour subvenir à mes besoins. Le BE skate puis le BE Surf en poche c’est tout naturellement que je me suis investi dans mon Club de toujours, la West Surf Association de Guidel-Plages. Quelques années de maître d’internat dans un lycée m’ont aussi permis d’assouvir dans un premier temps ma passion et d’étancher ma soif de vagues et de surf trips. Les sponsors m’aident aussi d’une manière substantielle depuis de très nombreuses années. En ayant commencé le surf à 16 ans sur le tard dans une région moins propice à de bonnes conditions régulières que le sud-ouest de la France, je réalise surtout que cette envie boulimique de surf, de dépassement de soi et de trip entre potes m’a permis de bouger à fond un peu partout ! C’est également grâce à ma femme (et maman de mes deux petits de 1 et 4 ans !), surfeuse et bonne bodyboardeuse (vice-championne de France 2006), passionnée de voyage que j’ai continué à explorer de nouvelles vagues un peu partout.
Sans vouloir faire cliché, quand on le vit aussi intensément, le Surf c’est tout simplement un véritable mode de vie, le « surfing way of life » et c’est donc devenu le fil conducteur de mon existence depuis près de 20 ans. Je bosse dans le Surf, ma maison surplombe le spot pour avoir toujours un ?il sur les vagues et accessoirement surfer les meilleures sessions ! Je n’ai finalement jamais eu d’autres envies professionnelles que de m’épanouir dans le Surf. Un temps commercial pour un de mes sponsors j’ai finalement choisi l’enseignement du Skate et du Surf par passion.
Je continue de vivre ponctuellement, l’hiver et en fonction de mes disponibilités, au travers du concept d’itinérance stratégique que j’avais élaboré et étudié en Sociologie à la Fac. Aujourd’hui l’ère de la vague surconsommée et surpeuplée s’est ouverte et il va falloir une fois de plus s’adapter à cette évolution. Le surf déchaîne les passions chez de plus en plus de gens, jeunes et moins jeunes, qui sont fascinés par la vague, la mer, les sensations de glisse et le bien-être dégagé par la pratique de cette activité ainsi que par le mode de vie qui en découle. Une des grosses chances du surf c’est d’être un sport qui se pratique dans milieu incertain, naturel et non standardisé où les conditions évoluent au gré des vents, des marées, des courants et bien entendu variant d’autant plus selon la taille, la fréquence et l’orientation de la houle. Cet éventail de conditions favorise la recherche de nouveaux espaces, de nouvelles vagues dans des ambiances et paysages tous aussi singuliers. Embouchures, pointes, plages, criques, baies sont autant d’espaces de jeux pour qui aime varier les plaisirs ? Et en Bretagne on trouve un peu de tout ! La quête des vagues donne à l’être une sensation de bien-être, de légèreté et de liberté. Ainsi, le surfeur s’évade ainsi à chaque sortie de l’espace-temps normatif de notre société et met entre parenthèses le temps d’une session de surf ses attributions socioprofessionnelles contraignantes. Bon surf à tous !
Un grand merci à mes sponsors : XCEL, Smith, Vestal, OAM, Futures Fins, Pukas