ESCLAVE DU SURF

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Mais que se cache-t-il derrière la montagne ? Tant pis pour les ampoules au pieds, allons voir plus loin si y’a pas un bout de vague !

Cet article traînait dans mes dossiers depuis quelques temps et c’est finalement au terme d’une semaine sans surf, forcé de rester au chaud bloqué par une petite grippe les batteries à plat, que j’ai finalement décidé de le publier tant il est vrai qu’une période sans surf laisse tout de même un peu de vide dans notre vie. Cela permet alors de  de réfléchir deux minutes au temps englouti par cette passion dévorante mais enrichissante et positive bien sûr !

Et vous ? Etes-vous complètement « surf addict » genre « surf or die »? Que faites-vous après le surf ? Une ballade sur les surfs spots du net ?

Décrochez-vous des prévisions et de la plage ? Partez-vous en vacances vers des destinations sans vagues ? Etes-vous en dépression lorsque le flat s’installe plus de trois jours ?

Snobez-vous des sessions médiocres pour aller faire autre chose ? Surfez-vous même les moindres ridules dégueulantes ? Utilisez-vous un Sup pour rider les vagues d’une trop petite taille ? Restez-vous aimable après une semaine sans surf ?

En ce qui me concerne, pas le temps de faire grand-chose si ce n’est de m’occuper pour mon plus grand plaisir de mes deux petits ! Donc à moins d’un flat d’une bonne quinzaine où on peut souffler et penser à autre chose, je me sens pour le moins asservi à cette passion obsessionnelle qui renvoie heureusement tant de plaisir et d’énergie positive !

Les prèvs, l’annuaire des marées, le check en live des conditions d’en face matin, midi et soir, la prochaine sess et le réveil aux aurores parfois pour rien, les prochaines boards, la board du moment (ma 5’11” Cabianca DFK!!!) , le prochain trip, la quête d’une vague secrète, ? je suis comme une éponge et je m’absorbe de surf, je m’abreuve de site d’infos, des lives du CT, de récit de voyages, de discussions de parking aussi… !!! Je suis, également comme beaucoup d’autres, aliéné par l’envie de perfectionner mes moves, de toujours prendre une meilleure vague et de tout simplement profiter de bons moments avec mes potes tel un épicurien des temps modernes. Lors de cette longue période hivernale, je me lève le matin, je scrute les vagues depuis la terrasse. Si c’est dingue je trace sinon je prends mon petit déj puis j’observe si le vent se lève sur le plan d’eau et je check si y’a de bonnes séries à passer sur l’embouchure ou middles bank. C’est le guidel beach lifestyle ! Peu de jours parfaits de surf dans l’année mais de très nombreuses sessions ici ou ailleurs. Quiberon et les spots du Finistère sont à 50  minutes de part et d’autres du quartier donc quand y’en a plus y’en a encore. Toujours de quoi prétexter une mise à l’eau. La nouvelle planche à tester, la sécrétion d’endorphines pour se déstresser, le petit training pour la compet du week-end, la troisième sess de la journée parce que c’est bon et qu’il ne faut pas en louper une miette,  le collègue qui vous débauche pour remettre une couche, ? Si Madame et mes petits n’étaient pas là pour me relâcher un peu l’esprit je finirais peut-être très mal ?

Mais je vous rassure, comme vous peut-être, j’aime bricoler ou jardiner peinard à la maison quand j’en peux plus d’enchaîner des sessions dans des vagues médiocres cuit par le soleil et les yeux rouges brûlés. Ainsi, les nombreuses heures passées sur la plage pour le boulot ont complètement banalisé des instants qui restent juste magique. Et le soir venu, il m’est encore possible de me fondre dans une ambiance surfing lors des trainings de Jérôme dans la salle du club avec le team!

A la lecture de ces quelques lignes vous devez vraiment vous demander si le vent iodé, le soleil et les averses n’ont pas eu raison de mon corps et de mon esprit ! Et vous, êtes-vous addict ? Posez-vous quand même la question et si oui pas la peine d’aller voir un psy !

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Ces lignes hantent notre esprit jour et nuit, c’est le fil conducteur de notre existence vivant toujours dans l’espoir de la prochaine houle parfaite. C’est juste magnifique, juste magique !

MAGIC MIRROR

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So nice … so glassy …Photo : Seb L

Alors que tout bon windsurfer qui se respecte chasse les gros coups de vent et les plans d’eau défoncés, le surfeur aime plus généralement la pétole !

Rien de plus classe qu’un plan d’eau miroir où seul le bruit des sets qui se brisent vient animer  le plan d’eau. Habitant une région particulièrement venté, c’est d’autant plus jouissif de voir des vagues « glassy » déroulées tandis qu’en Californie, région bien connue pour ces ambiances « dead glass », les jours avec un peu de vent les line-up comme Trestles sont paraît-il quasi déserts ? En Bretagne si on était aussi sélectif c’est bien simple on ne surferait plus  ? !

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Le mirroir permet aussi un maximum de précision dans les trajectoires. On est tellement habitué à jouer dans les bumps en Bretagne ! Photo : Juju Le Prevost

Personnellement , je savoure plus que toutes les autres, ces sessions sur un bon reef ou un banc de sable parfait quand il n’y a pas un brin de vent et que le paysage se reflète tel un miroir sur l’eau. Ce genre de jours-là, vous n’êtes pas souvent tout seul avec deux-trois potes à déguster. Quoique quand ça congèle en semaine au c?ur de l’hiver ça peut vous arriver ? Et quand le timing se présente à vous, vous vous en souvenez pour quelques temps !

De retour sur le sable, j’aime contempler le spectacle pendant de longues minutes à la vue de ce calme ambiant et de ces vagues d’une parfaite texture. Les vagues passent mais le temps s’arrête jusqu’à ce que le vent ou la nuit ne viennent à nouveau perturber cette quiétude.

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La gauche de la pointe a merveilleusement bien fonctionné cet automne à des tailles variables. Les jolis petits jours glassy sur un tel banc de sable vous garantissent de bons souvenirs. Il s’est un peu éteint depuis mais bien heureusement d’autres se sont réveillés … ! Photo: Seb L

Merci à Seb Le Quéré et Julien Le Prevost pour leur clichés. N’hésitez pas à suivre leurs aventures photos dans mes liens de la page d’acceuil si ce n’est pas déjà fait !

THE NEW STORMRIDER SURF GUIDE FRANCE

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Top turn lors d’une bonne sess à trois à l’eau sur un un bon point break de la pointe Bretagne dans un décor à couper le souffle ; l’une de mes zones de surf préférées de la breizh country

Avec le paradoxe indéfectible sur le dévoilement progressif de certains spots « secrets » ou peu surfés ici ou ailleurs, je me suis souvent posé la question de la possible malveillance des Surf guides et autres banques de données, Stormrider, WannaSurf, ?  sans parler de Google Earth  qui vous mâchera également un petit peu le travail ! Toute cette foule d’informations déversée sans aucun scrupule vis-à-vis d’une poignée de locaux qui garde secrètement et jalousement ses bons plans ça paraît au premier abord malvenu ! Ce paradoxe se nourri bien sûr de l’antinomie entre le surfeur ancré localement et sédentaire pour qui la préservation de son terrain de jeu quotidien est une priorité et le serial tripper qui écume la planète spot après spot et repart sans demander son reste. Ce dernier ne faisant que passer, se trouve par conséquence dans une envie légitime de partage et de découverte ! Cela ne l’empêche bien évidemment  pas de respecter les us et coutumes de notre pratique sportive et de son mode de vie là où il se rend pour surfer.

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Donnant, là encore un décor magique pour une mise à l’eau en solo, de bien belles gauches sur un des (sinon le) beach breaks les plus exposés et les puissants de Bretagne souvent désert en hiver mais bien peuplé en été.

Mais moi-même issu d’une génération de surfeurs qui « apprenaient » des spots un peu partout en Bretagne à force d’innombrables checks et de croisement d’infos avec d’autres potes surfeurs avertis de différentes localités, je me sens toujours un peu décalé avec l’option découverte sur le net et report permanent de tout et de rien (même si je les regarde, paradoxe quand tu nous tiens !) ou encore avec la possibilité de rester le cul collé dans le canapé un bouquin dans les mains bien qu’il est vrai qu’un peu de rêve au coin du feu de temps en temps ça fait pas de mal !

Personnellement, je garde des instants magiques en mémoire, tous ces coups en petit comité où on n’était pas du tout sûr de scorer, ne maîtrisant qu’au fur et à mesure tous les paramètres requis pour voir la vague recherchée fonctionner. Ces sessions ont une tout autre valeur dans mes souvenirs que celles obtenues par la simple manipulation d’informations anonymes. Paradoxe oblige, comme tout le monde, ça m’est arrivé souvent de consulter un bon guide avant de partir en trip et même de l’avoir sur le tableau de bord ! Donc low profile sur le sujet? la tolérance est de mise !

All pictures by Kristen Pelou / http://www.kristenpelou.com

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Sortie de l’eau dans un dédale de cailloux au fin fond du Finistère, tranquillité et zénitude assurées !

STYLISH LONGBOARDERS

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Pour moi le Longboard a toujours été synonyme de glisse, de vagues longues, pas bien grosses mais pas forcément molles et de bottom à rallonges, de switch ,de bodyvarial, de dropknee turn et avant tout  de hang ten et de hang five. Le longboard moderne de compétition ne m’inspire vraiment rien du tout même si de très bons surfeurs le pratique et en tire un maximum de profit et de plaisir ce que je peux comprendre et respecte tout à fait.

Drôle de hasard, dans l’actu de ces derniers jours, on peut noter l’organisation du Joël Tudor Duct Tape Invitational  sur la plage de la Côte des Basques à Biarritz. Le Duct Tape est un format de compétition original qui impose de surfer une grande planche avec du volume en single fin et sans leash comme dans les sixties. Ce contest valorise essentiellement le surf old school. Si ce type de « démo » existe sous l’impulsion d’un rider authentique, c’est sans doute parce que le Longboard moderne proposé aujourd’hui sur le circuit fédéral ou ASP ne déchaîne pas les passions. Peut-être un retour aux sources?

Depuis bientôt 20 ans je côtoie sur les spots de Guidel-Plages le stylé longboardeur Gwenn Cristien qui incarne pour moi parfaitement le rétro surfeur puriste aux milles et une planches de salon. Une collection presque rare imbibée de surf culture et d’histoire. Une certaine idée de la glisse en ressort à l’état pur et originel en toute symbiose avec la vague et l’environnement naturel loin des piscines à vague. De cette glisse et de cette harmonie se dégage un silence précieux, comme une douce méditation pacifique. Et dans l’eau Gwenn passe des heures à jouer  avec l’apesanteur sur le nose dans un surf qui illumine les plus petites vagues « dead glass ». La Falaise (à Guidel Beach in the Breizh California entre Loriengeles et Quimpersisco !) est un spot souvent adapté à ce genre de troncs… Dans l’eau, pas un mot de travers mais une correction et un respect des autres surfeurs qui ne l’empêche pas de se gaver de vagues sans que les shortboardeurs en souffrent pour autant. Bien des gars en Longboard feraient bien de s’en inspirer? Une bombe puis trois petites intermédiaires puis enfin deux sets plus tard une autre bombe?

Gwenn Cristien est donc de cette famille de longboardeurs soul surfeurs cultivés et discrets, qu’on apprécierait parfois entendre plus tant sa légitimité historique dans le Longboard local est inébranlable.

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Tout cela ne l’empêche pas d’avoir pratiqué et de pratiquer encore parfois en compétition mais l’orientation moderne prise par le longboard ne l’inspire pas vraiment. Trop de place laissée au « surf radical sur le tail ». Si Gwenn ne s’est jamais investi bénévolement ou professionnellement pour transmettre son savoir auprès des plus jeunes, il n’en reste pas moins un des plus anciens et fidèles licenciés de la West Surf Association. Toujours dans cette approche conviviale et culturelle, il n’hésite pas à porter régulièrement les couleurs de son Surf Club de toujours créé à Larmor-Plage en 1986 dans l’idée que la préservation culturelle de notre activité et de son mode de vie passe aussi par l’esprit dans l’eau véhiculé aux jeunes générations et à la vie sur le parking !

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Cette pratique du surf est donc essentiellement orientée sur les notions de style et de grâce sans fioritures, ni man?uvres très radicales. Juste une planche rétro en single pour des noses interminables et des drops knee cut back d’école tout en appuis mais également en légèreté. Et à l’occasion il se met une sess en mini simmons.

J’ai rencontré dernièrement au pays basque le shapeur Californien de Gato Heroi. Il s’inscrit dans cette même lignée. Pour lui le surf de compétition est même une véritable mascarade organisée où l’obsession de radicalité en devient de ridicules singeries. Il préfère se nourrir de cassettes VHS des 60’s 70’s et shaper des troncs avec très peu de rockers ,des rails pleins et sans plug de leash. De vrais ?uvres d’art qui cultivent style, lenteur et grâce de la gestuelle. Pour ce shapeur illuminé, le surf se résume à une glisse épuré où chaque surfeur s’exprime au travers de son univers  singulier sans tenter de répéter les gestes de qui que ce soit. Le moins de mouvements parasites, une utilisation adéquate des appuis et de l’inertie de la planche, un point c’est tout.

Sans prendre parti, bien au contraire, on peut penser que comme dans la vie la diversité est une richesse dont on ne peut se passer.

Personnellement, je suis parfois obtu dans ma pratique quasi exclusive (bien que de moins en moins) du shortboard truster classique mais je trouve qu’il est important d’être capable de s’adapter à toutes sortes d’engins pour nos savoirs techniques comme pour la transmission de notre culture. Plus adepte de rétro fish que de longboard, il m’arrive tout de même de temps en temps de surfer quelques vagues down the line sur un 9’4 ?’.

Ça n’est jamais que mon point de vue de passionné un peu tranché mais j’ai créé ce blog aussi pour vous faire partager toute ma vision du surf et de la glisse en général. Et d’une autre manière c’est une forme de dédicace pour un rider emblématique de la côte lorientaise dont le calme et la sérénité sur les spots ne font pas de mal, bien au contraire !

J’AI TESTE POUR VOUS LA STAND UP BEACH RACE !

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Allez un petit clapot sous la board pour gratter quelques dixièmes et récupérer un peu !

Depuis le temps que mon ami Greg Closier, bon Surfeur et très bon Supeur http://gregclosier.blogspot.fr, me sollicitait pour tester un Downwind (parcours vent et houle dans le dos permettant de surfer des ondulations sur des centaines de mètres) ou une Beach Race (parcours en bord de plage alliant l’effort à la stratégie au sens marin et aux qualités de surfeur), j’ai enfin pu prendre un départ !  En effet, à l’occasion de notre 10ème West Surf Challenge, festival de glisse que nous organisons avec la WSA chaque année, j’ai ramé sur un parcours de 2 km (3 tours avec deux passages sprint sur le sable soit 6 km) avec une planche 12’6” Hobie gentiment prêté. Et ben franchement, ça fait la caisse !

J’ai découvert un univers que je ne connaissais pas mélangeant des Supers issus de cultures différentes. Certains viennent en effet du kayak, de la planche à voile ou de la voile voir même  d’autres sports énergétiques et une autre partie des coureurs sont aussi de purs surfeurs. Il est vrai qu’au premier abord je n’étais pas spécialement attiré par cette discipline et sa nouvelle dynamique toute récente. Personnellement je ne trouve pas plus élégant que ça l’allure sur l’eau.  Mais j’ai tout de même décidé de participer pour voir, me faire un point de vue et vous en parler ! Par ailleurs, force est de constater que cette discipline vient d’intégrer dernièrement la Fédération Française de Surf et le Sup participe grandement à la démocratisation du surf et de la glisse en général  car il est possible de SUPer n’importe où sur n’importe quel plan d’eau sans vagues.

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Les encouragements dans un grand moment de solitude ça fait pas de mal, merci au crew WSA !

Bref, je me suis bien pris au jeu et j’ai passé un bon moment dans une ambiance conviviale et détendue cherchant sur chaque bord à affiner mes appuis, à choisir la meilleure trajectoire, à gratter le gars de devant par un petit surf et à bien sûr réaliser un effort qui vide la tête, les bras et les jambes ! La notion de dépassement de soi est bien présente et ça me plaît bien. C’est un bon complément pour une préparation physique aboutie. Pour cette première sur ce support je termine 11ème sur 22 et je vois déjà les lacunes à gommer par l’entraînement pour approcher les meilleurs de la discipline, mais franchement vu mon emploi du temps surf, pour moi ça restera de temps en temps, à l’occas comme on dit et  « just for the fun » !

Ce qui m’a plu également et qui à mon avis détend pas mal l’atmosphère c’est qu’on ne peut pas discuter un chrono. Je suis tellement habitué aux compétitions de surf où une part de subjectif s’incruste dans le jugement que j’ai apprécié également l’idée d’être jugé par un simple temps. Ça rend le résultat indiscutable et l’ambiance s’en ressent forcément? Pas de blabla après la course, moins de fausses excuses, ? ! Mais bon les débriefings d’après surf même houleux et peu consensuels c’est aussi ce qui fait parfois le charme du Surf !

Pour revenir à la SUP Race, je tenterais peut-être bien un parcours Downwind un de ces quatre et pourquoi pas me refaire une Beach Race de temps en temps. Par contre vous ne me retrouverez probablement jamais sur le Rhin, le Rhône et la Seine pour un effort brut sans houle sur un plan d’eau totalement plat. Je respecte  mais c’est complètement en décalage avec mes aspirations. En Surf, en plus de se pratiquer en pleine Nature et de procurer des sensations incomparables, on est totalement immergé dans l’élément en mouvement  et non au-dessus de l’eau comme en SUP.  Mais, de temps en temps, après avoir enquillé un bon paquet de cours de surf et en fonction des conditions également, je ressens le besoin d’être au sec et donc de sortir la pagaie !

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Début de deuxième tour, nom de diou encore 4 km et ça brûle déjà les épaules et les mollets !

SWEET SPOT TAKE OFF / TECHNIC PART 2

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Départ tranquille très tôt et bien positionné sur la planche, le regard sur le bottom qui va suivre

Ça serait tellement simple de se lever en un point défini sur un tapis roulant ! Et bien dans certaines configurations de vagues c’est parfois possible ! Rien de tel qu’un take off au sweet spot, cet endroit de la vague qui vous propulse à lui tout seul pour peu que vous ayez eu un bon placement et un bon mouvement. Le sweet spot take off c’est l’entrée en vague du surfeur partisan du moindre effort, sans débauche d’énergie, la vague déroule sous votre corps qui se redresse sans la moindre force. C’est la recherche de l’efficience soit de l’efficacité à moindre coût énergétique. Certains aiment à ce propos le départ “en bouchon” où le rebond de l’arrière de la planche dans l’eau vers l’avant dans la vague ne demande qu’un ou deux coups de rame.

Pour revenir sur la technique du take-off vous savez sans doute qu’il existe une multitude de trajectoires possible dans l’entrée en vague, dans cette descente du premier « mur » de la vague. Et le take-off doit s’améliorer tout au long de la vie du surfeur. C’est ce qui conditionne toute la suite de la partition que vous allez jouer sur la vague. On le voit chez de très nombreux débutants (je termine tout juste la saison et on a passé l’été à gommer toute sorte de défaut dans le placement et le redressement ! ) mais aussi chez des surfeurs d’un niveau débrouillé voir même de perfectionnement intermédiaire. Un mauvais take-off est un handicap certain pour exploiter au mieux tout type de vagues. Le placement dans le curl de la vague au point de déferlement, une rame efficace, un bon positionnement du corps sur la planche puis des mains à plat sous les épaules pour un redressement instantané, rien n’est à négliger si l’on veut jouir au maximum de la vague qui s’offre à nous. Vos petites mimines vont en effet repousser la planche pour la faire « basculer » dans la pente. Il est donc impératif de ne pas tenir les rails au moment du take-off. Ensuite, la qualité et le placement des appuis après un redressement félin (les jambes basculent sous le ventre avec simultanément une rotation du bassin, le pied arrière se positionne sur le tableau arrière et le pied avant au milieu de la planche où se situait la poitrine en position allongée), regard en vision centrale (un coup d’?il sur le nose de votre planche pour ne pas planter et sur le bottom de la vague) et en vision périphérique (la section qui va suivre).

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Un bon late  “air drop” aux kaos les yeux rivés sur le nose pour ne pas planter et près à encaisser l’impact avec les cuisses pour ne pas se manger la dalle !

Ce n’est donc pas quelques jours après avoir appris les rudiments du take-off que vous allez pouvoir vous jeter dans un pipeline béant ! En effet, tous les thèmes techniques évoqués ci-dessus sont à améliorer année après année, ce qui vous permettra de faire des départs de plus en plus critiques sur des vagues de plus en plus techniques (creuses et rapides) et dangereuses (fond rocheux, récifs coraliens à fleur d’eau) mais aussi de générer dès l’entrée en vague (take-off+premiers appuis) davantage de vitesse dans des déferlentes lentes et molles.

Votre take-off vous allez « le fluidifiez, l’électrisez, le styliser » et le faire varier en fonction des possibilités offertes par la vague. Gommer les gestes parasites, développer votre rame autant par la coordination et le timing que par la force. Bon courage and have fun !

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Du late take off canarien à fleur d’oursins, ouf c’est passé !

CABIANCA FROM BRAZIL

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Ma petite DFK model livrée par Johnny himself ! L’occas de taper la discut !

Les shapers sont souvent des personnalités hors du commun. Tout du moins ceux que j’ai rencontrés.  Parfois marginaux, souvent obtus, toujours passionnés et désireux de mettre à profit les multiples feed back dont ils héritent. Ils cultivent l’échange mais savent s’arrêter sur leurs plus fermes convictions en matière de shape, comme les architectes ! Ils sont par nature à la recherche des meilleures recettes pour créer les plus « belles formes ». L’influence dans le shape vient souvent des plus charismatiques d’entre eux. De la même manière que l’évolution technique dans le surf ou dans le skate est souvent lié aux habiletés des plus grands champions ou des riders les plus visionnaires et inventifs.

Ainsi, la relation avec un shaper est toujours très enrichissante. Du temps où Gaël Blouët (Channel Islands) faisait ses premières armes chez lui dans le bush de la presqu’île de Crozon et que je fréquentais quasi quotidiennement les breaks du secteur,  j’ai énormément appris à ces côtés sur les planches. J’ai appris à me poser les bonnes questions sur ce qui pouvait être bon de surfer ou pas en balayant parfois certains préjugés, nés de l’ignorance, que j’avais acquis dans la presse surf généraliste ou avec mes potes. Cela m’a permis d’essayer avec succès certaines formes que je ne croyais pas bonnes pour moi. De ce point de vue-là, j’ai à travers cette relation fait progresser mon surf, c’est une certitude. Comprendre les axes mécaniques de la planche et son fonctionnement global pour mieux la faire marcher est essentiel, surtout si comme moi vous n’êtes pas né sur une planche et que vous n’avez donc pas pu développer toutes vos facultés instinctivement dès l’âge de 5 ans en commençant bie nplus tardivement.

Bref, pour en revenir à l’actu, le dernier shaper que j’ai eu le plaisir de rencontré est éminemment relax, humble et visiblement talentueux !  J’ai nommé Johnny Cabianca, âgé de 48 ans et originaire de Sao Paul, une des grandes places fortes du surf brésilien. D’après ses dires, il a pu y côtoyer un trop grand nombre d’artisans shapers en tout genre. Il m’expliqua en effet que là -bas pour arrondir les fins de mois ou tout simplement pour vivre dans un pays où le travail manque, beaucoup de gars se lancent dans le shape, le glass ou les réparations. Le marché du surf au Brésil est le plus gros du monde mais si l’offre de surf est énorme, la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. Difficile dans ce contexte de se faire un nom à l’international. L’exil était donc devenu pour lui une nécessité pour apprendre davantage. Après quelques destinations surf Il a donc fini par poser son sac au Pays Basque espagnol chez Olatu il y a déjà 10 ans. « Adopté » d’emblée par la Pukas family, il fût tout d’abord Ghost Shaper pour les plus grands noms mais ses derniers modèles mis au point avec la complicité du petit brésilien qu’on ne cite plus font désormais fureur : The Game, DaFreakKid, Mega. Autant de noms évocateurs pour des planches qui répondent chacune à un programme. The Game permet comme son nom l’indique de s’amuser sur le moindre playground pourri. DaFreakKid fait l’affaire pour toutes sortes de vague medium tandis que Mega permet de s’exprimer dans les vagues les plus creuses et les moins engageantes. Pour exemple, la méga perf de Medina à Fiji a été réalisée sur ce modèle. Et à Trestles, le dernier Lowers Pro fut remporté sur une DFK ... Même si la planche ne fait pas le surfeur inutile de vous dire que celles de Johnny turbinent comme il faut !

Pour la petite histoire et comme je sais que vous aimez toutsavoir, c’est le père de Medina qui connaissait vaguement Johnny à Sao Paulo qui le contacta il y a de ça deux trois ans pour « driver » son fils en Europe lorsque la précoce et brillante carrière de Gabriel allait l’amener à parcourir la planète surf. Une complicité est ainsi née entre la famille Medina et le shaper. Une certaine émulation aussi entre un jeune surfeur mis sur orbite à la conquête d’un futur titre mondial et un shaper expérimenté, bien déterminé à faire apprécié son savoir-faire dans les plus hautes sphères comme sur les plus modestes beach-breaks ? !2012 06 29 Johnny x Dan II
Quand Johnny vous parle de boards vous ouvrez grand vos oreilles !

MON NOUVEAU JOUET !

Je viens de me procurer l’ Hypto Krypto Model du label australien Haydenshapes. C'est une remise au goût du jour d'un rétro fish. On rame facile et la board est versatile !P1011253-copie-1.JPG

Cette planche est construite dans un pain de polystyrène et elle stratifiée en époxy avec du tissu quad axial. Une fibre de carbone est posée sur les rails. C'est la technologie future flex.

Pour résumé, cette board pèse une plume et elle est méga réactive.  On part facile avec le fish nose bien large et une fois debout avec un minimum de technique (prise de vitesse acquise), la board accélère à mach 2 et permet de passer de longues sections.

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Le round pin tail associé à un joli tail lift permet de garder un maximum de contrôle, de man?uvrabilité et de drive sur le rail. Elle permet ainsi de dégager un maximum de puissance dans les turns. Personnellement je n'ai pas su lui trouver le moindre inconvénient bien que son prix chez le détaillant vous refroidira peut-être?  En tout cas c'est une super alternative aux thrusters classiques « performance » et elle permet à priori de surfer de 1 à 8 pieds. Regarder les vidéos qui traînent sur le net du surfeur pro Craig « Ando » Anderson dans les barrels indonésiens pour la preuve en image. Personnellement, ça fait une semaine que je la surfe et vu le surf catastrophique de ces derniers jours je n'ai pas encore eu l'occasion de la tester sur des vagues consistantes mais la machine tourne à plein régime même dans de petites rougnes de printemps !

J'apprécie vraiment cette sensation de surfer speed, fun et facile sans perdre pour autant en radicalité ! Une board tout simplement rafraîchissante !

Pour plus d’infos :

http://www.haydenshapes.com

http://www.surfindustries.com

http://www.viralsurf.fr

VOLCOM VQS EUROPEAN CHAMPIONSHIP TOUR

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Dans l’ordre : Gony Zubizaretta, PV Laborde, Thomas Lafonta et ma pomme pour compléter ce podium Open !

Finaliste de l’étape de Crozon au mois d’Août dernier, j’étais donc qualifié pour la finale européenne du circuit  organisé par la marque Volcom dont le staff fait toujours preuve de convivialité et d’excentricité histoire de passer du bon temps dans l’eau mais aussi sur la plage à écouter les commentaires euphorisants et décalés de messieurs Julien « Vico » Hamel au mic-mic, speaker émérite sur de nombreux évènements et notamment du live webcast sur le Vendée pro !

Les prévisions qui nous annonçaient une pluie épaisse et continue mais de belles vagues glassy d’un mètre-un mètre cinquante pour la journée du samedi se sont avérées exactes. Le dimanche les phases finales se sont déroulées dans des conditions moyennes et bien en baisse avec un soleil tant espéré la veille mais un vent modéré qui a bien défoncé le plan d’eau.
Et c’est après avoir battu quelques bons clients tels PV Laborde, Rudy Maréchal et Medi Veminardi qu’à la surprise générale j’accède à la finale de cet évènement regroupant les finalistes des épreuves canariennes, portugaises, espagnoles, anglaises et françaises. Cool je repars avec 300 euros de cash et une panoplie Volcom !!
Le très cool galicien Gony Zubizaretta remporte la victoire finale, 1000 euros en empochant également les 500 euros du best tricks. PV, tenant du titre prend la deuxième place à l’issue d’un parcours compliqué et Thomas Lafonta le Bidartar monte sur la troisième marche du podium.
Spéciale dédicace au Staff et à Guillaume Dartenuc pour l’accueil réservé à tous les compétiteurs !
Un grand merci également à mon pote David Noirit, technicien émérite du surf breton et juge international toujours autant passionné et dévoué pour le surf de m’avoir proposé de m’amener pour ce petit week-end express. Il m’a  permis d’aborder la compétition dans de très bonnes dispositions. Autant bavards l’un que l’autre, les 7 heures de route allez puis retour et les quelques bouchons que nous avons traversez pour arriver à bon port à 1h30 du mat la veille de la compet nous ont d’ailleurs permis de parler boards, technique et de refaire l’histoire du surf breton en long, en large et en travers, de quoi faire passer le trajet comme une lettre à la poste !!! Merci également à son jeune crew bien relax d’Absolute Surf Shop http://absolute-surf.net (Tim Faujour, Alan Pen, Emile Jankowsky) et au brestois Sam Lagadec, grand bavard et très cool également ! Même s’ils n’ont pas malheureusement pas brillé ce week-end, ils sont sur la bonne voie. Des jeunes dynamiques, investis, passionnés et décontract comme on aime !

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Quelques restes le dimanche (photo) mais sans comparaison avec la très bonne journée de surf du samedi

Merci à Jeff Ruiz d’XLmag pour les photos, checker le report complet de la compet et bien d’autres sur : www.xlmag.fr/2012/04/european-vqs/

KODAK BEACH

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Sur la plage ou dans l’eau ils étaient une bonne dizaine à mitrailler ce swell sympathique. C’était pourtant pas non plus la houle de l’année mais tous les ingrédients étaient tout de même réunis pour scorer de bonnes sessions. Comme on est seulement en Avril on est en droit d’espérer bien mieux jusqu’au soir du réveillon !KODAK-BEACH-2298.jpg
Sur la plage, on aperçu messieurs Yannick Del, François Kizboule, Menswaves, Moussrider, et j’en oublie ; sur le sable puis dans l’eau mister Ben Merle et dans le jus pendant des heures, Seb Le Quéré, Guillaume Coché, Mick Merrien, Pierre Bouras, et là encore j’en oublie peut-être, désolé !

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Quelle couverture médiatique pour ces quelques bonnes journées de surf sur la côte sauvage de Quiberon ! Pendant les quelques jours suivants le bombardement, des photos de qualité très variées furent postées en pagaille sur le forum breton http://www.bzhecume.com , juste de quoi faire baver les absents … Et de mémoire, ce fût quasiment du jamais vu en Bretagne. Tous ces chasseurs d’images tentent de capturer les meilleurs instants des bonnes sessions de surf sur les meilleurs spots bretons. Ils donnent ainsi à nos souvenirs et sensations un parfum d’éternité.

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L’excitation chez certains d’entre eux était palpable tout au long de l’action. On ressent comme chez les surfeurs présents qui veulent la bombe, cette envie pour eux de sortir le meilleur cliché. Une émulation exacerbée entre eux comme chez les riders, où chacun donne le meilleur de soi-même, concentré et l’affut de la bombe qui passe ou du cliché original.

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Tout le monde s’était passé le mot mais il faut dire que les bancs de sable étaient particulièrement bien en place (on peut le dire maintenant que la houle s’en est allée) et les prévisions bien lisibles même pour les plus analphabet, avec un vent off-shore et un joli swell de deux mètres bien régulier sans trop de période et un soleil de plomb pour une fin Mars. Que demander de plus, un secret  spot bien sûr ! Puisque bien évidemment au pic on n’était pas tout seul et fallait prendre son ticket comme à la boucherie surtout le mardi et mercredi où il y avait plus d’attente entre les séries. Mais c’est aussi un plaisir en remontant au peak de voir les autres se mettre des tubes et des boîtes !

Le lundi, ça enchaînait bien et y’en avait pour tout le monde avec des séries très rapprochés, une bonne taille  et peu de fermantes. Ce fut de mes trois sessions la meilleure et celle qui me donna envie de remettre une couche le lendemain !

Une board pliée et quelques bonnes courbatures plus tard, la pression est retombée pour tout le monde jusqu’à la prochaine bonne fenêtre météo !