Personnellement j'ai bien aimé le côté underground, fun et authentique d'apprendre le surf comme le skate entre copains de la manière la plus informelle et sauvage qui soit sans lieux ni horaires définis à une époque (1994) où on était pas encore très nombreux à l'eau en Bretagne. On vivait dans un microcosme fasciné par la session de la veille et celle du lendemain avec des prévisions toujours très incertaines. Ca me changeait un peu des autres sports où je ressentais trop les contraintes ! Je ne regrette rien, au contraire c’est devenu pour moi un véritable mode de vie.
Mais on vient de traverser une décennie bien différente où l'on a vu l'explosion du nombre de pratiquants et des écoles de surf sur tout le littoral français et il faut donc vivre avec son temps et s'adapter quitte à se lever tôt. Autre fait marquant, rien que sur Guidel-Plages, on initie toutes sortes de publics en plus du fonctionnement club où on accueille enfants, ados, adultes, et jeunes compétiteurs : section surf du collège Guidel, étudiants de l'UBS, écoles primaires, ? sans compter les différentes associations sportives surf de plusieurs établissements scolaires qui passent chaque semaine dans les locaux du club. Aujourd'hui tout le monde fait du surf ou a essayé au moins une fois ou au minimum connaît quelqu'un qui surfe, incroyable mais vrai !
Avec l'arrivée des beaux jours, (hé oui enfin ! ) et des petites houles estivales, ils seront encore nombreux cette année à s'essayer au plaisir de la glisse. Quoi de plus normal que d'être attiré par l'océan et les vagues et cela quoi qu'en disent certains puristes pas toujours les plus open minded qui voudraient se les garder pour eux tout seul ?
Par ailleurs, il est vrai que de s'initier au surf demande la plus grande humilité envers l'océan et les autres. Il faut y aller step by step et pas hésiter à s'informer auprès des plus aguerris voir même prendre quelques cours pour acquérir les rudiments afin de se faire plaisir en toute sécurité. Etant moi-même prof de surf, ça m'intéresse d'instruire les plus démunis en informations techniques sur le matériel car c'est toujours mieux d'être bien chaussé, ou sur les techniques à acquérir pour surfer.
Ci-dessous je vous fait part de quelques petites notions de volume afin de ne pas associer systématiquement la stabilité et la flottabilité d'une planche à sa longueur? En effet, trop souvent le surfeur débutant ou débrouillé assimile la longueur de la planche à son niveau de difficulté et ignore à peu près tous les autres paramètres. La gamme de la marque Bic largement répandue y est à mon avis pour quelque chose. En effet, les élèves repèrent leur évolution en fonction de leur capacité à surfer en 8'4'', 7'9'', 7'3'', 6'7'', ? Mais ils oublient que ces différents supports ont également des outlines et des volumes bien différents. Et vous conviendrez que de surfer un gun de 8' par 18'' et 2''1/4 taillé pour le gros est bien plus difficile et inadapté pour surfer des vagues d'un mètre qu'un rétro fish ou un egg de 21'' de large et 2''5/8 qui sera pour le coup bien plus abordable d'utilisation.
C'est ainsi le discours que l'on tient régulièrement à nos élèves qui veulent investir dans une planche et qui ont pour seule représentation sa longueur en ignorant presque tout de sa stabilité : largueur, largueur avant, volume des rails, rocker… La stabilité ne réside pas que dans la longueur de la planche. Chose vraie par ailleurs, plus une planche est courte plus son démarrage dans la vague est généralement rapide et brutal donc difficile pour quelqu'un encore trop lent lors du redressement sur la planche au take-off. Mais une fois que le surfeur arrive à un niveau débrouillé (suivre l'épaule de la vague) et afin que le départ ne soit pas trop tardif et au plus creux de la vague, il faut donc privilégier une planche relativement large et épaisse en forme de egg par exemple aux alentours des 6'6'' ? 6'8''. Et à ce niveau débrouillé vous serez moins dangereux, moins encombré et encombrant pour les autres avec ce genre d'engin qu'avec un longboard par exemple.
A un niveau de perfectionnement avancé (je brûle les étapes !), attention également à ne pas vouloir surfer trop court au risque de développer un surf trop à plat, en pivot autour de l'axe vertical de la planche au détriment de trajectoires sur les rails par l'utilisation des axes longitudinal et transversal de la planche. Une planche plus courte est plus vive et maniable mais cela peut donc limiter l'apprentissage du surf rail to rail indispensable dans les vagues consistantes. Car plus tard, une fois que la capacité du surfeur à générer de la vitesse sera acquise, il devra ensuite apprendre à réaliser des « top turn » et autres « carve » et « cut-back » en utilisant le plus d'espace possible sur la vague tout en respectant le rythme imposé par cette même vague (parties creuses et rapides, creuses et lentes, parties molles et lentes, fermeture de la vague, ?)
Y'a trop de chose à dire je m'arrête là pour aujourd'hui !
Publier ce genre d'article me gêne un peu car il y a tant à dire sur la technique que ce que l'on écrit est forcément restrictif. Mais bon ça peut donner quelques indices à certains ? Et pour ceux qui veulent en savoir plus, le coach réunionnais Christophe Mulquin, éminemment reconnu, vient de publier son livre « Surf Technik, Techniques avancées et manoeuvres » (à la FNAC)
Soyez observateur (fréquentation des spots, vagues, courants, vents, marées, rochers, ?), informez vous sur les règles de sécurité et de priorité, sur le site de la FFS par exemple où auprès d'un ami qui surfe déjà, et quand un surfeur plus expérimenté s'adresse à vous à propos d'une erreur que vous êtes en train de faire, s'il est courtois, faites profil bas?
Spéciale dédicace à tous nos élèves de l'école de surf, du centre de perfectionnement et du centre de compétition de la WSA !
www.surfingfrance.com, le site de la Fédération Française de Surf
www.surf-prevention.com, un site très bien fait sur la pratique du surf et ses dangers