Mais que restera-t-il de l’esprit Surf Club ?
Le Conseil d’Administration de la WSA, les salariés et quelques membres smileys !
20 ans de club ça ne s’oublie pas et ça forge forcément un peu de ma personnalité. Des générations de bénévoles pour la plupart surfeurs, mais pas que, sont passées toutes investies d’une seule envie de partager notre passion du Surf. J’ai gardé pour la majeure partie d’entre eux de très bons souvenirs et pour quelques-uns de grandes amitiés. Tant de bons moments et quelques moins bons forcément qui restent à la marge heureusement ! Avec toutes ces années d’engagement comme bénévole puis comme salarié au sein de la West Surf Association j’ai mûri cette conviction que le Surf Club est un espace commun et ouvert à tous, un espace de partage où un collectif s’exprime pour mener à bien ses missions associatives. Je me dois de faire ici une dédicace à mon ami Philippe Le Léannec, de 6 ans mon aîné et ancien Président du Club, qui m’a motivé à m’investir dans le Club alors que je n’avais que 18 ans. Sans aucun regret évidemment ! C’était une autre époque et un Club d’une autre taille, ce qui m’aide aujourd’hui pour cultiver ses racines ancrés dans mon ADN afin de mener à bien ma mission professionnelle au sein du Club. Et c’est sans doute la même chose pour les plus jeunes qui nous rejoignent dans l’aventure, tous animés par la même vision collective.
C’est ainsi qu’une ribambelle de moniteurs a émergé génération après génération de notre centre de compétition : Augustin “Le Yeti” Voisin, Vincent “Cux” Primel de SurfCoachingCamps, Franck Haroche de l’ESB Fort-Bloqué, Anne-Cé Le Tallec, Thibault Guergam, Corentin Château, Augustin Graignic, mais aussi tout un tas de surfeurs passionnés et engagés comme Valentin Le Roux juge National, Thomas Bodiou l’expatrié de Tahiti, le local P-Y Delourme, les étudiants trippers Jean Tonnerre, Martin Le Couturier et son compère photographe Thibaud Gustin, Alexis Le Gleut, Ma t”Zboub”Guégan puis d’autres, plus jeunes encore, qui aspirent aujourd’hui au BP Surf comme Léo Latourte, Nathan Châlin ou Guillaume Le Grel… Tous ces surfeurs sont passés au moins quelques années dans les mains des éducateurs de la West Surf Association quand ce n’est pas une décennie !
Ils ont un peu vieilli mais se reconnaîtront haha !
Plus récemment et comme d’autres avant eux presque chaque année, on note l’intégration de Fred Le Pennec Champion de Bretagne Juniors 2015 et de Louis Floch au Pôle Espoirs de La Torche. Aucun Champion de France dans le paquet mais tous de bons surfeurs aux expériences variées et aux styles singuliers. C’est encore une ribambelle de plus jeunes groms qui s’épanouit dans et par le Surf à l’image de nos boulimiques de vagues Valentin Devaux, Maxime Ricouart, Jules Le Rohic, Mattéo Le Blanc, Sam Dano, Thomas Grisoni, les frères Le Gal, et bien d’autres …et tous ceux qui suivent et suivront encore… !
Une partie de notre plus récent cru : toujours aussi jeunes, toujours aussi beaux (vous remarquerez juste que les coupes de cheveux ont bien changé héhé !), toujours là pour rigoler et surfer 6 heures par jour quelques soient les conditions ! Have fun les jeunes !
Ainsi s’allonge la longue liste de ceux qui ont assouvi leur passion un certain temps au diapason de la WSA pour faire leurs premières armes et se forger tout ou partie de leur bagage de surfeur, fin prêt à parcourir les spots du monde en revenant toujours à la maison où en ayant toujours une pensée pour ceux qui restent à la côte !
Une petite pensée de Gwendal Quéré en direct de Teahuppo !
Un Club a (en partie bien sûr et pas que) pour vocation de faire éclore des talents, de former de bons surfeurs qui sans être champion du monde ou surfeurs pro seront capables, avec la technique et les connaissances acquises, de surfer sur toutes les vagues du globe dans le but premier de prendre un maximum de plaisir à rider. Mais de mon point de vue et par-dessus tout, une structure associative a pour objectif de véhiculer la « culture Surf » ou sa culture du Surf notamment aux plus jeunes (mais pas seulement les jeunes car certains tombent dedans très tard !) avec tout ce que cela peut représenter en terme de valeurs sportives et morales pour se fondre comme un poisson dans l’eau où que ce soit dans cette vaste communauté, et surtout préserver l’ambiance bon enfant de la côtière guidéloise qui malgré le monde ne regorge pas de sombres histoires de prise de tête même si comme partout ce n’est pas rose tous les jours !
Hé oui, aussi bizarre que cela puisse paraître dans un sport aussi individualiste, le Club permet aux plus jeunes de reconnaître et de respecter un code moral par lequel avant tout autre chose, le surf c’est le partage et la bonne ambiance entre potes et pleins de bons souvenir de surf et de parking en commun ! C’est ce besoin d’affiliation au groupe de l’être humain, qui amène à se reconnaître avec les autres dans un univers et lui permet de s’y identifier, qui prime pour contenter tout le monde dans un Club. En effet, les besoins personnels d’accomplissement de chacun qui a le droit d’aspirer à un titre de champion de ce qu’il veut, (car il n’est pas interdit de rêver ou d’y arriver bien au contraire !) passe au second plan car c’est ensuite que les structures privées de coaching prennent le relais pour les plus assoiffés. Cela nous a valu quelques départs, “mercenaires” dirons nous, vers d’autres cieux de petits champions formés au Club jusqu’à leurs premières victoires… Peut-être le choix est-il le bon pour briller mais cela ne devrait pas être incompatible avec la préservation d’une identité locale forte où on est toujours fier de rentrer à la maison avec une bonne victoire à l’extérieur dans son sac ! Mais quoi qu’il en soit et de mon point de vue, une structure Club n’a pas pour objet de répondre à la demande de 2 ou 3 élites parmi 400 adhérents aux attentes diverses … Pour ça il y a donc les marques indépendantes et leurs teams managers ou de très bons coachs comme Vincent et son beau-père Martin Dunn Head Coach de l’Australie surfcoachingcamps.com ou le bien connu Didier Piter ou encore plus récemment Vincent Duvignac de la duvisurfexpérience.com pour n’en citer que quelques uns.
Ils sont “vieux” mais ont encore du goût à se retrouver ! Dom Giry, le brestois adopté, champion de Bretagne 1989, Phil Le Léannec ancien Président, Erwann Bourdeaux ex Kana Boy de la première heure, Steph “Le Basque” Ibarboure le coach Vice-Président, Loss Guillemarre mon poto mono surfy skaty snowbordy et Michel Isaia l’un des ténors de la côtière !
Pour revenir aux wagons de super jeunes que l’on a pu former et accompagner souvent jusqu’à leur majorité ou pas, on est forcément déçu quand on constate une certaine « ingratitude » d’anciens élèves qui arborent fièrement leurs nouvelles couleurs alors que chez nous tout leur était dû et que l’on en faisait jamais assez… mais passons les détails ! Nous autres profs de surf ne souffrons pas d’un besoin profond de reconnaissance car on est de toute façon au fait qu’être éducateur c’est le plus souvent envoyer un ascenseur sans retour ! Et on fait mieux que de se consoler quand quelques années plus tard, certains surfeurs du cru même à l’autre bout du monde ont toujours un bout de nos plages locales et les potes du Surf Club dans leur cœur ! @Augustin Graignic et Jean Tonnerre with KellySlater@ snappers 2015. Ou ce bon commentaire de notre Tibo Bow local en direct du Nicaragua cet hiver : « Mec j’ai pris un barrel au moins gros comme ça, les mecs de la côte seraient fous ! @westsurfassociation »
“Le “king” Kelly Slater passe le bonjour à toute la Wsa Westsurfassociation !!!” Merci pour la dédicace les boyz !
Le Club fait rentrer petits et grands, novices ou pas dans la troisième dimension du Surf où tout le monde se côtoie dans un seul et unique but : prendre du fun ! Ainsi côté animation, tous les prétextes sont bons pour organiser un petit séjour sous le soleil, des retrouvailles avec un Club voisin, une bonne soirée, un petit concert ou une compétition pour les puristes ! Et quand un bon team de bénévoles se retrouve pour de longues réunions de préparation ou de débriefing, les idées ne manquent pas mais il faut à chaque fois que chacun fasse des concessions, mesure ses idées pour trouver les bons compromis les plus opportuns pour le plus grand nombre d’adhérents en matière de surf compétition comme de surf loisir. Beaucoup de temps donc et d’énergie pour autant de bons moments ! Le tout étant de garder la mesure pour ne pas se mettre à bout de souffle comme cela peut parfois arriver dans certaines associations où une équipe de bénévoles cède la place par épuisement ou ras le bol. Par bonheur et on touche du bois, la WSA est pour le moment préservée de tous ces maux !
Et Gaël de montrer le chemin, ça envoie ! “Y’a pas de vagues une fois de plus à Guidel les jeunes ! Un peu de rame jusqu’à Kergoaranton et un petit rush d’adrénaline vous fera le plus grand bien !” @openyourmind ! Et Steph Le Basque d’en rester bouche bée héhé !!!
Bien différent, c’est incontestable, d’une structure privée à une ou parfois deux têtes pensantes qui gèrent leur porte-monnaie pour leur plus grand bien personnel. Je n’en fais certainement pas la critique, les écoles privées ont elles aussi une utilité et j’aurais pu moi-même faire ce choix de développer un business. Une autre démarche simplement mais qu’il n’est pas toujours facile de distinguer pour l’élève novice, qui s’en fout au premier abord et a d’ailleurs bien raison, puisqu’il vient uniquement pour se voir dispenser un enseignement souvent d’égal qualité quel que soit le statut de la structure. Même si force est de constater que nous avons à notre avantage un parc de planches sans doute mieux étoffé que n’importe quelle autre école privée. C’est le principe du « à but non lucratif » qui ne distribue pas d’argent en noms propres et réinvestit tout après versement des salaires…
Les temps changent et l’appât du gain aura je ne l’espère pas un jour raison des bonnes volontés désintéressées. Certains aujourd’hui montent des Clubs associatifs plus ou moins légitimes en s’appuyant sur les structures d’écoles privées pour en réalité espérer des retombées de communication (présence au forum des associations, subventions déguisées, vente “en parallèle” de la licence sportive ou compétition réservées jusqu’à présent au Club, … bref le beurre et l’argent du beurre) tout en voulant se montrer d’égal altruisme avec les Clubs intrinsèquement Clubs…
Cela n’enlève rien à de très belles initiatives privées qui ont su faire vivre le surf et le développer. L’exemple emblématique en Bretagne étant celui du Shop-Ecole Twenty Nine ESB de La Torche fondé par Didier Tirilly et Ronan Châtain qui ont su organiser de gros évènements et former de nombreux jeunes à la compétition depuis de nombreuses années sans pour autant être constitués en Club. Depuis peu, l’ESB Surf Club a été créé sans doute entre autres choses pour pouvoir représenter directement les couleurs de leur structure privée sur les compétitions fédérales ou pour faire face à certaines formes de concurrence plus ou moins déloyales mais là n’est pas l’objet de ma présentation. Bref, c’est juste une autre démarche tout aussi respectable mais différente.
Pour ce qui est du développement quasi exponentiel du Surf, quand certains disent que l’on forme trop de monde à la pratique du surf dans les structures d’enseignement, j’ai envie de dire que cela reste une minorité parmi le nombre de pratiquants. Chaque jour sur la moindre session, je croise des gars du coin ou pas qui surfent correctement et inconnus au bataillon et ce n’est pas faute de passer un peu de temps sur la côte !!! Ils ont appris avec leur père, mère, cousin, frère, sœur, potes ici ou ailleurs parfois et viennent peut-être d’emménager (quelle qualité de vie au pays même si nos spots manquent de consistance !). Comme vous et moi ils sont juste fan de Surf et des sensations de bien-être que cela procure. J’affirme pour ma part que concernant les personnes qui frappent à la porte des structures d’enseignement : s’ils ressortent de chez nous éclairés sur les règles de priorités, de sécurité et de bienséance le pari est presque gagné. C’est toujours mieux que de se retrouver au peak à côté de quelqu’un qui pipe que dalle à l’organisation dans l’eau ou qui encore mieux s’en fout royalement et n’a pas l’intention de se renseigner puisque la mer est à tout le monde ! Sport sauvage oui mais organisé également, d’où la définition de sport auto-organisé…
La maison c’est trop bon ! C’est reparti pour un cours !
Pour conclure, je rappellerais que par essence, le Club est simple agent fédérateur et formateur sans intérêts financiers personnels puisqu’il est formellement interdit par l’Etat d’y distribuer des bénéfices en noms propres ou d’avoir des conflits d’intérêts d’élus du Bureau Directeur avec une structure privée de la même filière économique : surfwear, matériel technique, structure d’enseignement privée, communication marketing,… C’est un espace simplement investi par tous les surfeurs qui veulent faire vivre leur culture localement et bénévolement (ou en tant que salarié) en créant et en dynamisant des liens entre les pratiquants par la valorisation des valeurs de notre communauté. Permettez-moi de souhaiter une heureuse et longue vie à tous les crew locaux qui œuvrent par pur plaisir de partager leur passion du Surf et bien sûr à nos fidèles bénévoles de la WSA !
Enjoy et à la vôtre ! Juste du fun et du sun au Surf Club !