Crédit photo : William Guérin au smartphone pour un résultat plutôt sympa!
Des lignes de houle à perte de vue, un peu de verdure quand même et un brin de solitude pour cette session forte en émotions ; pas tant pour le nombre de vagues surfées mais davantage par l’exigence du moment dans la mise à l’eau et au large pour ne pas commettre d’erreur “fatale” ! Un peu isolé à l’eau avec un terrain de jeu démultiplié par la taille de la houle et pas tout à fait calé comme à l’accoutumée… de quoi bien entamer fraîchement la journée !
La houle me réveilla plusieurs fois cette nuit-là. Avec moins d’un mètre haché par le vent la veille au soir sur les plages, les prévisions étaient probables mais incertaines (comme d’hab!). Elle rentra massive dans la nuit subitement et le vent de sud de la veille tomba de concert. En partant dans la pénombre de la maison au petit matin je sous estima les lignes blanches que je pouvais apercevoir depuis la terrasse. Avec 6’2 et 6’4 dans le coffre je pensais être au mieux pour cette session qui s’annonçait finalement plutôt bonne mais pas parfaite en raison de la houle bien fraîche et du vent de la veille.
Petit moment de quiétude dans cette partie de rame et de placement.
Si c’était à refaire (une fois de plus !) j’aurais dépoussiérer ma belle 7’2 shapée par le maestro Peter Daniels chez Pukas il y a une dizaine d’année. En effet, sur la petite mer de Bretagne Sud les gros coups sont malheureusement trop rare pour que l’on soit habitué et régulièrement entraîné dans les grosses vagues massives, ce qui nous laisse “oublier” à chaque fois les prérogatives du « Charging » ! Arrivé sur le spot, quelques voitures sont déjà bien postées sur le parking, comme à chaque réveille de la bête, mais à mon grand étonnement toujours personne à l’eau. D’habitude, les bodys se jettent très tôt dans la marée mais là tout le monde est dans l’attente d’une série plus calée et reste un peu estomaqué devant un tel spectacle ! Et c’est samedi tout le monde ou presque à tout son temps sauf moi haha! Au Club WSA, c’est la grande reprise des cours loisirs et le travail m’appelle dès 9h30… Les séries décalent sérieusement dans la baie mais je me dis que ce n’est qu’une question de quart d’heure pour que tout se mette en ordre… Pas tout à fait bien réveillé non plus et ma myopie aidant je chausse donc la 6’4. Je n’ai de toute façon pas le choix de me jeter car c’est la fin de l’hiver et la belle nous émerveille si peu souvent que je ne peux pas passer à côté d’une opportunité de la caresser de près ! On discute, certains copains s’arrêtent et finalement repartent. Fred Thiec et Ronan Gladu ne se mettront pas dans l’eau au caisson et à raison car les conditions sont assez compliquées avec ce fort courant et ces séries qui décalent. Bon bah le temps passe et c’est maintenant ou jamais sinon je vais devoir aller au boulot et bien pire le réveil aura sonné pour rien !!
Le menu du jour, de bonne heure et de bonne humeur ! C’est le moment où jamais car mon créneau est court après y’a boulot … Crédit photo : Coco Château
L’eau me tire sur les jambes au bord sur cette plage très pentue de gros sable blanc, tellement il y a de courant lors de la mise à l’eau. Je prends mon temps pour choisir la bonne ouverture car dans ce genre de session la patience est de rigueur. L’ambiance matinale est lourde, le ciel est gris il fait frais ou froid je ne sais plus et un dauphin gît à mes côtés sur le sable… Je me sens donc un peu seul ! J’essaie d’attendre le bon moment car ça bombarde pas mal. Je me jette finalement et commence à ramer et c’est à ce moment que je réalise encore davantage que la partie ne va pas être facile. Ayant mes repères habituels lors des sessions « regular » je m’aperçois que le terrain de jeu est considérablement agrandi et que le courant circulaire auquel je fais face est très puissant. Tout ça en solo et avec un shore break au milieu de la plage complètement mutant (cf vidéo de Ronan Gladu) à mes fesses lorsque que je me retrouve projeter au milieu de la baie avant de pouvoir rejoindre le line-up après 10 minutes de rame puissante à esquiver les grosses décalentes. S’ensuit un placement attentif pour un choix de vague restreint vu les lourds mouvements d’eau dans les vagues et les lèvres épaisses qui tombent à l’intérieur en faisant un bruit violent et inimitable.
Une vague blanche intermédiaire après le nettoyage essorage au canard sur la série précédente…
Je shoote deux trois petits bouts pour me mettre en jambes avant d’essayer de trouver la bonne. Je trouve ensuite une ou deux vagues plus épaisses à fortes sensations même sans tube. Très compliqué d’en trouver ce matin-là mais certaines cavernes à l’intérieur me font halluciner de volume et de puissance. Elles sont presque insurfables tant est elles sont tordues et forment des wedges sur peu d’eau, sans parler du placement pour aller les cueillir…
Celle de devant est magnifique mais bien tordue et attention à la deuxième que l’on distingue juste derrière… Je vais peut-être éviter de la prendre sur le coin du nez haha! Crédit photo : Frédéric Thiec
Le bodyboardeur du Finistère habitué des lieux Davo Fever ainsi qu’un autre surfeur me rejoignent et m’allègent un peu l’atmosphère pesante. Davo trouvera une très bonne première vague pour ne pas dire la bombe de la session bien calé sur son body. Le soleil se montre timidement, les vagues s’organisent un peu et fléchissent un poil mais je dois partir vaquer à mes obligations. De quoi entamer de fort bonne manière ma journée L’hiver est fini mais c’est toujours agréable de pouvoir garder en mémoire jusqu’à la prochaine saison ces quelques moments éphémères qui sortent de l’ordinaire !
Ci-dessous en images, le shorebreak du jour bien mutant filmé et monté par Ronan Gladu :
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J’espère ne pas avoir trop romancé le récit de cette bonne session où l’on a, à la sortie de l’eau, des visions plein la tête et l’agréable sensation de se sentir bien “vivant” et en plein éveil des sens et les bras un peu vidés en foulant à nouveau le sable pour rejoindre le parking . Merci à tous mes contributeurs pour les beaux clichés !
Frédéric Thiec : https://fredphotographies.fr/ ; instagram fredphotographies.fr copyright C2018 tous droits réservés
Ronan Gladu : https://www.ronangladu.com/